Le Sénat américain a adopté la Loi sur la démocratie au Bélarus ; Les politiciens d’Europe et des États-Unis lancent un appel à René Fasel concernant le report du Championnat du monde de hockey sur glace ; Le 22 décembre, les autorités bélarussiennes ont organisé une traque de journalistes et des membres du Conseil de coordination ; De nouvelles vidéos ont été publiées dans lesquelles les forces de l’ordre tirent à bout portant sur des manifestants
22 décembre 2020 | BYHelp-Mediagroup
La chambre haute du Congrès américain a adopté la Loi sur la « souveraineté, les droits de l’homme et la démocratie au Bélarus »
Le Sénat américain a adopté la Loi sur la démocratie, les droits de l’homme et la souveraineté au Bélarus. « Ce projet de loi bipartite renouvelle les sanctions contre des responsables du gouvernement bélarussien qui entravent la transition démocratique », a déclaré l’auteur du projet, membre du Congrès, Christopher Henry Smith.
La Loi sur la démocratie au Bélarus :
- reconnaît le Conseil de coordination comme une institution légitime pour participer au dialogue sur le transfert pacifique du pouvoir et ne reconnaît pas Alexandre Loukachenko comme « dirigeant élu du Bélarus » ;
- appelle à la tenue de nouvelles élections présidentielles et parlementaires libres et équitables et conforme aux normes de l’OSCE ;
- appelle à la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques ;
- soutient l’aspiration des Bélarussiens à la liberté de religion ;
- autorise une aide à la promotion de la démocratie et de la société civile au Bélarus ;
- déclare que les États-Unis ne reconnaissent pas l’inclusion du Bélarus dans l’État de l’Union avec la Russie ;
- demande aux États-Unis d’avoir une stratégie pour promouvoir la radiodiffusion, la liberté d’Internet et l’accès à l’information ;
- prévoit une assistance aux médias indépendants bélarussiens et aux représentants du secteur informatique.
Le document prévoit des sanctions personnelles à l’encontre de tous les acteurs du régime de Loukachenko. Des sanctions financières sont également prévues. La nouvelle loi interdit toute aide financière au régime de Loukachenko (prêts, garanties, assurances), à l’exception de l’aide humanitaire. Le renseignement financier américain prévoit de localiser et de saisir les biens personnels d’Alexandre Loukachenko et des membres de sa famille, ainsi que de personnes de son entourage.
La loi sur le Bélarus doit être signée par l’actuel président américain Donald Trump dans les 10 jours.
« A vous de jouer » : les députés européens signent un appel à René Fasel
La pression politique sur la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) demandant de priver le Bélarus, en particulier le dictateur Loukachenko, du droit d’accueillir le Championnat du monde, augmente. Les parlementaires européens ont écrit au président de l’IIHF René Fasel. La lettre a déjà été signée par 46 parlementaires. Selon les informations du Frankfurter Allgemeine Zeitung, une lettre similaire est actuellement préparée par des membres du Congrès à Washington, DC.
« Des dictateurs comme Loukachenko utilisent le sport pour entériner leur régime brutal et simuler la légitimité », dit la lettre. « M. Fasel, nous avons foi en votre capacité à démontrer le haut niveau d’honnêteté dont font preuve vos sportifs. A vous de jouer ! »
Un peu plus tôt, la basketteuse bélarussienne renommée Yelena Leuchanka, qui est passée par l’interpellation et l’incarcération, a également écrit une lettre ouverte à René Fasel, l’appelant à ne pas soutenir le régime de Loukachenko en organisant une compétition internationale de haut niveau au Bélarus.
Le Championnat du monde de hockey sur glace 2021 devait se tenir à Minsk et à Riga. Cependant, en raison des terribles événements au Bélarus ainsi que des preuves de plus en plus nombreuses de l’implication du président de la Fédération de hockey sur glace du Bélarus, Dmitry Baskov, à la mort de Raman Bandarenka, la communauté mondiale appelle au transfert de cette compétition internationale dans un autre pays.
La réponse des autorités bélarussiennes au troisième train de sanctions de l’UE va de l’interdiction d’entrée aux fonctionnaires européens à la clôture des programmes
En réponse à la troisième série de sanctions de l’UE adoptée le 17 décembre, les autorités ont l’intention de restreindre les activités d’un certain nombre de fondations politiques au Bélarus, ainsi que de revoir la mise en œuvre d’un certain nombre de programmes humanitaires, éducatifs et culturels réalisés par des institutions politiques au Bélarus, y compris sous les auspices des ambassades.
« Nous avons soigneusement étudié l’ensemble du soi-disant troisième train de mesures restrictives et, nous avons naturellement proposé des contre-mesures. Elles incluent entre autres une extension de la liste des personnes concernées. Cela signifie qu’un nombre supplémentaire de ressortissants des pays de l’UE ne pourront pas entrer sur le territoire du Bélarus ni sur le territoire de l’État de l’Union avec la Russie, étant donné que cette liste est partagée avec la Fédération de Russie. Nous allons, bien entendu, engager des poursuites judiciaires en réponse à l’inscription absolument injustifiée d’un certain nombre d’entreprises et de personnes sur la liste de l’UE », a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Bélarus Uladzimir Makeï.
Les autorités ont organisé une traque de journalistes
La fondatrice de l’organisation Press Club Belarus Iouliïa Sloutskaïa a été arrêtée à l’aéroport national de Minsk à son retour de vacances avec sa fille et ses petits-enfants. Mme Sloutskaïa a été amenée au Département des enquêtes financières, son appartement a été perquisitionné – on ne sait pas exactement à quoi cela est lié.
Des perquisitions ont eu lieu au siège social de l’organisation ainsi qu’au domicile du directeur du Press Club Siarhieï Alchewski, du directeur de Press Club Academy Siarhieï Iakoupaw et de la directrice de programme Alla Charko. La perquisition chez Alla Charko a été effectuée sans que même la présence de son avocat Siarhieï Zikratski n’y ait été autorisée. Dans le même temps, les journalistes qui attendaient à l’entrée de l’immeuble la fin des actes d’instruction ont été arrêtés. Plus tard, ils ont été libérés mais Alla, elle, a été amenée au Département des enquêtes financières.
Press Club est une association informelle de journalistes bélarussiens et une plateforme de développement professionnel. Sa mission est de préserver la profession de journaliste face à un déclin de son autorité et de son attractivité financière – jusqu’au moment où une transformation socio-politique et économique du Bélarus deviendra possible. C’est également un forum populaire pour des formations en journalisme, des conférences et d’autres initiatives d’évolution professionnelle.
Les autorités persécutent toutes les personnes liées au Conseil de coordination
Le 21 décembre, le Bureau du procureur général a annoncé le déclenchement d’un certain nombre de poursuites pénales, y compris contre des membres du Conseil de coordination. À Minsk, une membre de l’équipe de base du Conseil de coordination, Ksenyia Loutskina, a été arrêtée, plus tard son domicile a été fouillé en présence de son fils en bas âge qui a eu très peur de tout ce qui se passait. Jusqu’à la fin août 2020, la jeune femme a travaillé à la télévision nationale bélarussienne, puis elle a quitté volontairement le poste d’envoyée spéciale en raison du désaccord avec la politique de la direction.
Le musicien bélarussien de renommée Uladzimir Pouhatch (du groupe J:mors), lui aussi membre de l’équipe de base du Conseil de coordination, a été convoqué pour interrogatoire au Comité d’enquête.
Nouvelles vidéos montrant des événements survenus du 9 au 11 août : des agents des forces de l’ordre tirent à bout portant sur des manifestants en toute impunité
Plusieurs vidéos, capturant les événements de la mi-août, ont été diffusées sur Internet. Le 11 août, à Minsk, un agent des forces de l’ordre vise des gens avec une arme et crie « Je tire sans prévenir, p***! ». Selon le lecteur qui a envoyé la vidéo, les agents ont tenté de prendre le téléphone à celui qui filmait : « Nous avons eu de la chance qu’ils aient été pressés. Le conducteur a réussi à démarrer et s’enfuir ».
La scène de la dispersion des manifestants par les agents des forces de l’ordre le 10 août à Brest a été également publiée sur la chaîne de messagerie Telegram du magazine local Binokl – on y voit les agents des forces de l’ordre recourir aux armes.
Un chirurgien de l’hôpital des urgences de la ville de Brest a signalé que, au cours des 24 heures, environ une centaine de personnes ont été admises aux urgences et que 29 d’entre elles ont été hospitalisées, dont 12 dans le premier service de chirurgie, la plupart de ces patients ayant reçu des blessures par balle.
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