Le régime a imposé le rideau de fer ; des membres du Conseil de coordination sont inculpés dans une affaire pénale pour extrémisme ; les photos d’une prison bélarussienne sont sorties – les prisonniers dorment par terre
21 décembre 2020 | BYHelp-Mediagroup
Le bureau du procureur général a engagé une poursuite pénale contre le Conseil de coordination et contre Tikhanovskaïa pour « création d’une formation extrémiste »
Déjà le 20 août, le bureau du procureur général avait déclaré que l’activité du Conseil de coordination avait pour but de s’emparer du pouvoir de l’État.
Mais aujourd’hui, le 21 décembre, le bureau du procureur général du Bélarus a décidé d’engager une poursuite pénale contre Svetlana Tikhanovskaïa, Maria Kalesnikava, Maxime Znak, Pavel Latushko, Volha Kavalkova, Siarhieï Dyleuski et d’autres, pour le fait d’avoir créé une formation extrémiste et d’en être les dirigeants. En ce qui concerne les membres du Conseil de coordination (qui compte aujourd’hui plus de 5.000 personnes), une poursuite a été engagée en vertu de la partie 1 de l’article. 357 du Code pénal – un complot visant à s’emparer du pouvoir de l’État de manière inconstitutionnelle.
En outre, tous ceux qui apportent une aide dans la lutte pour un nouveau Bélarus sont attaqués.
Dans le même temps, le parquet général a engagé une poursuite pénale contre Alexey Leonchik, l’un des fondateurs du fonds de solidarité, BY_help, qui vient en aide aux victimes de persécutions par les autorités, pour financement d’activités d’une formation extrémiste.
Une affaire pénale a également été ouverte contre l’ancien ambassadeur du Bélarus en Argentine, Uladzimir Astapenka. Rappelons que Uladzimir Astapenka a démissionné le jour de l’inauguration d’Alexandre Loukachenko, le 23 septembre déclarant croire « en un avenir meilleur pour le peuple bélarussien. »
À partir d’aujourd’hui, les Bélarussiens ne peuvent pas quitter le pays par voie terrestre
A partir de 00:00, le 21 décembre, depuis le Bélarus, il n’est plus possible de sortir par les points de contrôle par voies terrestres. Le seul moyen possible de quitter le pays est l’avion. Les mêmes règles ont été établies pour les étrangers titulaires d’un permis de résidence permanente ou temporaire au Bélarus.
La durée des restrictions n’est pas encore connue.
Malgré l’intimidation et les arrestations, les retraités se sont de nouveau rassemblés pour la Marche de la Sagesse à Minsk et à Hrodna
Aujour’hui, les retraités se sont rassemblés, mais pas sur la place Nezalejnastsi, comme à leur habitude, mais dans un autre quartier de la capitale, près du grand magasin « Belarus. » Une évacuation de ce magasin a été annoncée peu de temps après. Les retraités ont défilé à travers plusieurs quartiers jusqu’au centre-ville, cette fois, il n’y a pas eu d’arrestations.
À Hrodna, plusieurs personnes ont été arrêtées dans le cadre d’une même marche de sagesse et un procès-verbal a été dressé à l’encontre de la photo-journaliste des médias « Narodnaïa Volia » et TUT.BY, Katsiaryna Gardzeeva.
L’homme, qui lors de son arrestation avait du laisser son bébé de 9 mois dans la rue, a été poursuivi en justice
Mikalaï Chourkaïeu est le père de trois enfants, le plus jeune n’a que neuf mois. Comme son épouse, Iryna, l’a raconté, le 19 décembre, vers 20 heures son mari est sorti avec le bébé pour une promenade. Il lui a dit que ça ne serait pas long. Une heure plus tard, une voisine a sonné à la porte et a dit que Mikalaï avait été arrêté et que d’autres personnes lui rapporteraient l’enfant.
Le même jour, en plus de Mikalaï, plusieurs autres personnes ont été arrêtées, dont un père avec ses deux jeunes enfants.
Lundi, Mikalaï Chourkaïeu et d’autres détenus ont été traduits en justice. Selon le protocole de la police, Mikalaï a participé à un piquet de grève non autorisé. Mikalaï lui-même a affirmé qu’il ne faisait que se promener avec son bébé :
« Lorsqu’ils m’ont dit que j’allais au commissariat de police, j’ai remis la poussette à ma voisine en lui demandant de ramener mon fils à la maison. Je suis moi-même monté dans le minibus. Là j’ai été immédiatement jeté sur le sol et frappé deux fois à l’arrière de la tête, apparemment avec le poing. Bien que je n’ai opposé aucune résistance. »
Selon la décision judiciaire, le Minskois a été condamné à une amende de 30 unités de base (environ 260 euros).
Viktar Dachkevitch, arrêté avec ses deux enfants, a reçu la même amende.
Des photos de cellules dans laquelle sont détenus les gens arrêtés pour avoir manifesté, sont apparues sur Internet
L’auteur de ces images a raconté : « Les nouveaux arrivées sont tous « reçu » dans le couloir, après quoi ils sont répartis par cellules. À ce moment-là, c’est un véritable chaos, plus de 60 personnes se tiennent contre le mur, des policiers anti-émeute lisent les chaînes de messagerie Télégram dans les téléphones des détenus, et nos preuves matérielles gisent là, tout simplement sur le sol. À ce moment-là, j’ai réussi à récupérer en cachette mon téléphone et mes clés. Pendant les 15 jours de détention, ils n’ont pas pu réussi à trouver mon smartphone dans la cellule. »
Il y avait 18 personnes dans une cellule de 10 lits en permanence. Certains ont dû dormir sous la table, par terre, serrés les uns contre les autres. Il s’agit d’une violation flagrante des droits des prisonniers et cela est directement interdit par le pacte international relatif aux droits civils et politiques.
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