L’équipe de Tikhanovskaïa et l’association By_Pol ont lancé un projet intitulé « Le Registre Unique des Crimes »

L’équipe de l’ex-candidate à la présidentielle, Svetlana Tikhanovskaïa et l’association By_Pol fondée par des anciens membres des forces de l’ordre ont lancé la plateforme en ligne « Le Registre Unique des Crimes » (RUC)

1 décembre 2020, 15:53 | Naviny.by
Riot Police Belarus
Source: Naviny.by

Pendant la conférence de presse, qui s’est tenue en ligne le 1 décembre, Svetlana Tikhanovskaïa a annoncé la mise en marche du projet du RUC, une étape de réalisation de l’initiative « le Tribunal national » annoncée il y a deux semaines. Elle a rappelé que cette initiative a pour but « d’arrêter l’impunité dans le pays et faire en sorte que ceux qui ont commis un crime, soient justement punis ».

Selon l’ex-candidate à la présidentielle, le RUC a pris la forme d’une plateforme en ligne, où chaque personne qu’elle soit victime, témoin ou complice de crime, peut fournir une information sur un crime, avec des preuves. « Chaque crime sera d’abord vérifié par des juristes, et ensuite publié », a-t-elle souligné.

Sviatlana Tsikhanouskaya
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Le membre du présidium du Conseil de coordination chargé de régler la crise politique et chef de la Gestion Nationale Anticrise (GNA), Pavel Latushka a remarqué que le projet du Registre « n’a pas pour but de juger ou de donner des verdicts ». « L’important pour nous, c’est de recueillir des informations sur les crimes et sur les personnes impliquées dans les crimes commis », dit-il.

Ainsi, selon M. Latushka, le RUC est « une base de données et un catalyseur de la destruction du régime », car « grâce aux témoignages et aux preuves, le projet permettra de connaître les noms de tous les criminels qui sont encore convaincus de leur impunité ».

M. Latushka a souligné, que le projet est destiné, tout d’abord, à ceux qui « ont commis les crimes sous la pression ou les menaces, ou bien à ceux qui viennent de se rendre compte que leurs actes étaient criminels ». Selon lui, ces personnes-là, « peuvent s’auto dénoncer via le site et aider à résoudre les crimes, afin d’être couverts par l’article N°63 du Code pénal, et d’alléger leur peine, où bien même d’éviter une responsabilité pénale dans l’avenir ». M.Latushka a souligné que cela concerne autant les fonctionnaires des forces de l’ordre, que les membres des commissions de vote.

« La deuxième catégorie de gens, ce sont les témoins des falsification des élections, ainsi que des crimes des membres de force de l’ordre », – a dit le chef de la Gestion Nationale anti-crise. « Les personnes en question peuvent laisser leurs témoignages ainsi que des preuves sur le site, afin d’aider à rétablir la justice dans le pays et ainsi précipiter la fin du régime de Loukachenko. La troisième catégorie, ce sont les victimes des représentants des forces de l’ordre. Elles peuvent charger sur le site des documents comme leurs plaintes, les preuves des crimes commis contre elles et ainsi contribuer à l’identification des coupables qui seront inévitablement punis ».

M. Latushka a expliqué que les données du Registre unique des crimes seront synchronisées avec les projets déjà en cours de collecte des informations sur la violation des droits des citoyens du Bélarus « 23.34 » et « Août 2020 ».

Selon le membre du présidium du Conseil de coordination, les éléments du Registre unique des crimes pourraient être utilisés pour engager les coupables de crimes, dans un processus de juridiction universelle, qui serait alors une création d’un mécanisme international de responsabilité pénale fondé sur le droit, pouvant ainsi ajouter certaines personnes à liste des sanctions. « Ces éléments-là seront utilisés par des enquêteurs et des procureurs du nouveau Bélarus afin de rendre la justice et pour que les tribunaux puissent rendre un verdict juste », a remarqué M. Latushka.

Latushko
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L’ancien enquêteur, fondateur et membre de l’association By_Pol, Andreï Astapovitch a communiqué que la partie majeure de la liste des suspects de crimes sera publiée après le 20 décembre. Un tel délai a été fixé pour que les personnes qui ont commis des crimes puissent faire des aveux via le site. Après la publication de la liste contenant les prénoms des criminels, dont la culpabilité aura été prouvée, ceux-ci ne pourront plus passer aux aveux.

Selon M. Astapovitch, chaque déclaration « sera vérifiée par des enquêteurs, procureurs, juristes et avocats professionnels ». Ces éléments-là, a-t-il ajouté, « seront comparés avec l’information déjà existante, qui a déjà été publiée dans les médias sous formes d’enregistrements vidéo ou autres ».