« Cela mène à la catastrophe »

Voilà ce qu’écrivent les fonctionnaires bélarussiens, quand personne ne les voit

5 novembre 2020, 11:48 | KYKY
Source: KYKY

L’initiative « Les gens honnêtes » a lancé un chatbot, où les fonctionnaires peuvent s’exprimer sur les problèmes actuels. Comme l’écrit le site de média « Radio Svoboda », en seulement une semaine, le chatbot a reçu environ 8 milles messages de fonctionnaires. Nous relevons ici ce qu’ils ont écrit.

Ndlr: Actuellement, le Bélarus compte à peu près 100 milles fonctionnaires.

Qui a écrit dans le chatbot ? : voici les postes, indiqués par les fonctionnaires eux-mêmes

  • Spécialistes en chef – 437.
  • Directeurs ou adjoints du directeur – 157.
  • Chefs de département ou Adjoints du chef de département – 331.
  • Secrétaires – 48.
  • Spécialistes – 896.

Pourquoi ont-ils écrit dans le chatbot ? : voici les raisons, présentées par les fonctionnaires

  • Impossibilité d’exprimer son opinion.
  • Violence et mensonge dans le pays.
  • Fraude électorale.
  • Anarchie dans le pays.
  • Membres de famille victimes des répressions.
  • Sentiment de justice.

Qu’a-t-on écrit dans le chatbot ? : voici les citations des fonctionnaires

« On m’a aussi volé ma voix. On m’a chassé du bureau de vote. Mais aussi de la place centrale, en criant dans le mégaphone que je violais la loi parce que j’étais sur la place de ma ville natal ».

« La crise politique peut être résolue par un dialogue ouvert et honnête entre le gouvernement et l’opposition, mais il n’y a aucun dialogue. Et cela, ça mène à la catastrophe ».

« Le mensonge total, l’anarchie et l’injustice règnent dans le pays. On voudrait vivre dans un pays où on peut dire la vérité, où les supérieurs ne mentent pas, où les gens ne sont pas frappés (et même tués) parce qu’ils ne sont pas d’accords avec certaines choses. Dans un pays où les gens ne vont pas en prison par centaines parce qu’ils ont exprimé leurs opinions. L’injustice est oppressante… Chaque jour je me demande pourquoi tout est si déplorable ? C’est dur à supporter ! »

« Je ne suis pas d’accord avec l’évaluation juridique donnée par les forces de l’ordre aux évènements actuels. Je trouve que les actes des dirigeants du pays sont criminels et nuisible à l’économie du pays, aux individus et à la nation dans son ensemble. »

Néanmoins, la tonalité des messages n’était pas identique à chaque fois. « Les gens honnêtes » ont confié que certaines personnes écrivaient que « les soi-disant « militants » vont détruire l’économie » et que tous ceux qui sont mécontents doivent quitter le pays ». 

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