Les gens pleurent la mort de Raman Bandarenka, 31 ans. De nouvelles estimations sur le nombre de personnes arrêtées pendant les manifestations. Les détenus libérés parlent d’humiliation et maltraitance
14 novembre 2020 | BYHelp-Mediagroup
Les gens continuent de venir au mémorial sur la « Place des Changements » pour honorer la mémoire de Raman Bandarenka
La « Place des Changements », la célèbre cour d’immeuble de Minsk, est devenue un océan de fleurs. Les gens continuent de pleurer la mort de Raman Bandarenka, 31 ans, décédé le 12 novembre après que des inconnus masqués l’aient kidnappé dans la cour intérieure et l’aient battu.
Plusieurs dizaines de personnes restent constamment dans la cour de l’immeuble, des tentes ont été montés dans lesquelles des personnes solidaires passent la nuit afin de protéger le mémorial du peuple de la destruction.
Plus de 25.000 détenus, 4.000 victimes de violence de la part des forces de l’ordre et aucun affaire pénale engagé contre les criminels, voici le résultat de trois mois de combats
La chaîne Telegram La Gestion nationale anti-crise fondée par le quartier général de Svetlana Tikhanovskaïa, a publié les données des rapports du ministère de l’Intérieur sur le nombre de détenus et le nombre de procès-verbaux dressés au Bélarus depuis le mois d’août. Selon l’administration de la gestion nationale anti-crise, du 9 août au 3 novembre, plus de 25.800 personnes ont été détenues pour « avoir enfreint la législation en participant à des événements de masse et avoir commis d’autres infractions pendant leur détention ». Dans le même temps, les agents de police ont rédigé plus de 24.000 procès-verbaux administratifs.
Il est également signalé que 4.000 personnes ont déposé des plaintes pour violence commise par les forces de l’ordre. Cependant, aucune affaire pénale n’a été ouverte suite à ces plaintes.
Les arrestations continuent. Ceux qui ont été libérés parlent de maltraitance et d’humiliation. Les centres d’isolement sont libérés en vue des arrestations de dimanche
Les arrestations se sont poursuivies dans tout le pays le vendredi 13 novembre. Selon des militants des droits de l’homme, plus de 50 manifestants pacifiques ont été arrêtés dans les différentes villes du Bélarus.
45 participants à une excursion autour de la région de Brest ont été arrêtés la veille (la plupart sont membres du comité de grève Belaruskali). Ils sont accusés d’avoir participé à un rassemblement de masse non autorisé.
Pendant ce temps, les personnes qui ont purgé leur peine racontent aux journalistes comment les forces de l’ordre les ont maltraités dans les fourgons de police, les services de police et les centres d’isolement.
Des témoins oculaires ont remarqué l’arrivée depuis Minsk d’un grand nombre de fourgons à la prison de Mahileu. Vraisemblablement, c’est ainsi que les autorités ont libéré de la place dans les centre d’isolement de Minsk et des villes voisines, car le dimanche précédent, le 8 novembre, un nombre record de citoyens avait été arrêtés – plus de 1.000.
La datcha de l’académicien Mrotchek, qui a ouvertement condamné la violence contre des manifestants pacifiques, a été incendiée par des inconnus et une note menaçante a été découverte sur le site
Des inconnus ont incendié la datcha de l’académicien Alexandre Mrotchek, ancien directeur du centre de recherche en cardiologie. Une poupée aux yeux ensanglantés, épinglée à une chaise avec un scalpel, et une note menaçante ont été trouvées près du site de l’incendie. À cela, le propriétaire médecin, bien connu dans tout le pays, a déclaré : « Personne ne m’a ouvertement menacé. Je n’ai pas travaillé depuis quelques mois, j’ai été licencié. C’est la première fois que je suis ouvertement menacé par un message. Personne ne m’a menacé de toute ma vie ».
Alexandre Mrotchek est un cardiologue, académicien de l’Académie nationale des sciences de Bélarus, docteur en sciences médicales, professeur, auteur de plus de 500 articles scientifiques. En août, Alexandre Mrotchek avait été licencié de son poste de directeur du Centre de recherche en cardiologie pour avoir ouvertement condamné les violences et ne pas avoir interdit à ses subordonnés de participer à des manifestations pacifiques et d’exprimer leur position politique en dehors des heures de travail.
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