Le rapport sur les droits humains au Bélarus est présenté à l’ONU ; l’UE a prorogé les sanctions et les États-Unis prévoient de les renforcer ; Henadz Choutaù, tué par des agents des forces de l’ordre, a été reconnu coupable et le témoin de son meurtre a été condamné à 10 ans de prison
25 février 2021 | Voice of Belarus
L’UE a prorogé les sanctions contre le gouvernement et les entreprises du Bélarus, et le Congrès américain a appelé à renforcer les sanctions
Les sanctions ont été prorogées d’un an. Les mesures restrictives consistent en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et un gel des avoirs pour les personnes inscrites sur la liste – à savoir actuellement 88 personnes, dont Alexandre Loukachenko – et en un gel des avoirs applicable à 7 entités.
À son tour, la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis a approuvé à l’unanimité une résolution appelant au renforcement des sanctions précédemment imposées contre le Bélarus.
L’ONU a présenté un rapport sur la situation des droits humains au Bélarus
La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits humains Michelle Bachelet a présenté lors de la 46e session du Conseil des droits humains des Nations Unies, un rapport sur la situation des droits humains au Bélarus dans le contexte des élections présidentielles de 2020. Il déclare que les actions des autorités bélarussiennes avant et après les élections, visant à limiter les droits à la liberté d’opinion et d’expression, de réunion pacifique et d’association, ainsi que le droit de participer à la vie politique, ont conduit à une crise sans précédent dans la domaine des droits humains au Bélarus.
Les organes d’enquête préliminaire ont reçu plus de 4.600 plaintes concernant le recours à la force physique et à des équipements spéciaux [usage d’armes dites non-létales comme par exemple grenades assourdissantes, tazer, gaz lacrymogène, etc., NdT] par des représentants du ministère de l’Intérieur lors de la dispersion des manifestations.
Chef de la mission diplomatique bélarussienne Ioury Ambrazevitch a déclaré que son pays « ne reconnaît pas la résolution » conformément à laquelle le rapport a été préparé et « n’est pas d’accord avec le fait même de son examen ». Ambrazevitch a souligné que le fait même d’examiner ce rapport est « une violation flagrante du principe de non-ingérence ». Selon le Représentant permanent du Bélarus, le rapport ne contient pas un mot sur l’image objective du caractère de masse des manifestations : « 100, maximum 200 manifestants pour 2 millions d’habitants de la capitale », a déclaré Ambrazevitch.
Henadz Choutaù, tué à Brest, a été reconnu coupable, et le témoin de son meurtre a été condamné à 10 ans de prison
Le jugement a été prononcé à Brest contre Henadz Choutaù qui avait reçu une balle dans la tête lors des manifestations du 11 août, et contre son ami Aliaksandr Kardzioukoù qui avait été témoin de ce qui se passait.
La juge a reconnu Choutaù et Kardzioukoù coupables d’avoir résisté avec violence, et en outre a reconnu Kardzioukoù coupable de tentative de meurtre. Kardzioukoù a été condamné à 10 ans d’emprisonnement dans une colonie pénitentiaire à régime renforcé.
Les militaires qui portaient des vêtements civils ce soir-là, mais pour une raison quelconque, avaient une arme avec eux et ont tiré sur Choutaù, ont été reconnus victimes par le tribunal.
Une femme lors de la dispersion de la marche a mordu un agent des forces de l’ordre et a écopé de 8 mois de prison
Natallia Raïentava a mordu un agent des forces de l’ordre quand on la faisait sortir de force d’un trolleybus lors de la dispersion d’une marche de femmes. Aujourd’hui, elle a été condamnée à 8 mois de prison. Le procureur avait pourtant requis deux ans entiers pour elle.
La peine d’emprisonnement est comptée à partir du 29 septembre 2020, donc Natallia a encore 3 mois de plus à purger en prison.
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