Loukachenko a commenté le documentaire retentissant dévoilant sa richesse ; les Européens renoncent aux euro-obligations bélarussiennes ; le conflit diplomatique entre Minsk et Varsovie prend de l’ampleur
13 mars 2021 | Voice of Belarus
Loukachenko s’est exprimé au sujet du documentaire de Stsiapan Poutsila « Le Puits d’or »
« Des palais et je sais pas quoi encore, ils sont même allés chercher dans mon froc. Écoutez, c’est vraiment indécent », a déclaré Loukachenko aux journalistes. Il assure que tout ce qui est révélé dans la vidéo est un mensonge tout en admettant ne pas l’avoir regardée.
Loukachenko considère que les réalisateurs convoitent les biens des autres : « Vous devriez craindre ces gens. Vous voyez bien comment ils se jettent sur ce qui ne leur appartient pas. C’est comme ça qu’ils vont gouverner le pays. Ils dépouilleront tous nos petits hommes d’affaires, les informaticiens et les entrepreneurs en deux ans. Très vite. Ce serait bien s’ils donnaient le butin au peuple, mais ils le mettront dans leurs poches. Ils ont déjà listé et partagé les entreprises. Que Dieu nous protège, si nous ne les avions pas arrêtés, nous aurions vécu dans un pays différent aujourd’hui. C’est ça le problème. Nous avons du pain sur la planche. Les gens l’apprécieront avec le temps. »
Le documentaire de Stsiapan Poutsila « Le Puits d’or » dévoilant la richesse de Loukachenko a été diffusé le 8 mars dernier. A ce jour, il a battu tous les records du segment bélarussien en termes de popularité, il compte plus de 5 millions de vues.
Les financiers européens refusent les obligations de l’État bélarussien
Le Comité de gestion de crise annonce que les représentants de Raiffeisen Bank sont prêts à négocier au sujet des obligations bélarussiennes émises avant les élections. Les négociations sont prévues la semaine prochaine.
L’important fonds d’investissement danois Nordea a également annoncé la vente des euro-obligations du Bélarus. Nordea était la dernière des quatre société danoises à détenir des euro-obligations bélarussiennes émises en été 2020. Auparavant, les sociétés danoises BankInvest, Jyske Invest et Sparinvest y ont également renoncé.
Incident diplomatique entre les pays voisins : les Polonais sont embarrassés, les députés européens envisagent de reconsidérer leur communication officielle avec Minsk
La Pologne renvoie deux autres diplomates bélarussiens, consuls de Varsovie et de Bialystok, en réponse à l’expulsion des deux consuls polonais du Bélarus. Le conflit a éclaté suite à la visite d’un diplomate polonais à l’événement organisé à la mémoire des « soldats maudits ». Le parquet de Brest a ouvert une procédure pénale pour les faits de glorification des criminels de guerre après l’événement à la mémoire des « soldats maudits ». Anna Paniszewa, la directrice de l’« Ecole polonaise » de Brest, où l’événement avait eu lieu, a été arrêtée.
Chargé d’affaires polonais au Bélarus, Martin Wojciechowski, a déclaré que l’événement de l’« Ecole polonaise » de Brest n’avait rien à voir avec la figure de Romuald Rajs et que l’incident produit relevait d’un malentendu. « S’il s’était agi d’autre chose, notre consul n’aurait tout simplement pas participé à un tel événement », a-t-il déclaré.
Après l’expulsion des diplomates polonais du Bélarus, les eurodéputés ont appelé le Parlement européen à restreindre l’accès aux représentants de l’ambassade du Bélarus à Bruxelles et à revoir la communication avec cette mission diplomatique.
Manifestations de protestation incontournables et arrestations inévitables
Des actions de protestation ont eu lieu au Bélarus et à l’étranger.
Dans un quartier de Minsk, des femmes vêtues de noir ont défilé dans les rues. De nombreux ballons noirs ont été lâchés dans le ciel en signe de solidarité avec les prisonniers politiques dans un autre quartier de la capitale. A ce jour, le pays compte 285 prisonniers politiques.
Dans la banlieue de Minsk, le traditionnel épouvantail a été brûlé à l’occasion du Mardi gras par le public clamant « Vas-t-en ! ».
Au total, au moins dix personnes ont été arrêtées à Minsk. Les motifs sont les suivants : cinq femmes envisageait de « placarder des tracts à caractère politique », cinq autres manifestaient « en utilisant des symboles interdits ».
Berlin a exprimé son soutien aux prisonniers politiques bélarussiens en grève de la faim.
A ce jour au Bélarus, trois prisonniers politiques sont en grève de la faim : Ihar Bantser, Ihar Losik et Dzmitry Fourmanaù. Ihar Losik et Siarhei Piatroukhin ont tenté de se trancher les veines.
Pavel Latouchka, a appelé les dirigeants de l’UE à prendre des mesures plus décisives à l’encontre de Loukachenko. Des milliers de personnes croupissent dans les prisons bélarussiennes en subissant des traitements inhumains, a rappelé Latouchka. « Un terme bref et exact définit tout ce qui est en train de se produire dans les prisons bélarussiennes : la torture. Les détenus sont martyrisés, brisés, poussés à s’auto-incriminer. La pression subie incite les prisonniers politiques à recourir à des mesures extrêmes », a déclaré Latouchka.
L’Agence américaine pour les médias globaux a exigé aux autorités bélarussiennes la libération immédiate d’Ihar Losik : « Il est inacceptable qu’un journaliste respecté puisse être privé de sa liberté suite à l’éclairage des élections bélarussiennes », ont déclaré les représentants de l’USAGM, réclamant aux autorités de Minsk l’abandon de toutes les charges retenues contre Ihar Losik.
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