Un projet de loi reconnaissant le drapeau blanc-rouge-blanc comme symbole d’extrémisme a été transmis au parlement ; les fonctionnaires bélarussiens sont nombreux à signer une lettre contre Loukachenko ; des actions dans le cadre de la compétence pénale universelle sont en cours de préparation en Pologne et en Lituanie ; BBC News a diffusé l’histoire d’un Bélarussien compatissant et endurant
13 février 2021 | Voice of Belarus
Projet de loi sur la reconnaissance du drapeau blanc-rouge-blanc comme symbole d’extrémisme présenté au parlement
Un projet de loi « sur les amendements des lois sur la lutte contre l’extrémisme » a été préparé et envoyé au parlement. Selon le parquet général, en élaborant ce projet de loi, il a pris en compte l’opinion des personnes qui demandent que le drapeau blanc-rouge-blanc et d’autres symboles soient reconnus comme symboles d’extrémisme aussi bien que des personnes qui trouvent une telle reconnaissance inadmissible.
Selon les juristes, l’adoption de ce projet de loi par voie parlementaire favorise les partisans du drapeau blanc-rouge-blanc, car elle prévoit un examen d’expert et des débats. Cependant, le fait même qu’un tel projet de loi ait en principe été créé et qu’il sera débattu par un parlement fantoche ne porte pas à l’optimisme.
En 6 jours, une lettre contre Loukachenko a été signée par 1.090 fonctionnaires bélarussiens
Le dirigeant du Comité de gestion de crise, Pavel Latouchka, dans une interview accordée à la chaîne de télévision Dojd, a déclaré que 1.090 fonctionnaires bélarussiens avaient signé la lettre ouverte contre Loukachenko. La lettre devrait être publiée début avril après avoir recueilli 5.000 signatures.
« Bien sûr, il y a des risques pour les fonctionnaires d’Etat. Je ne sais pas si nous pourrons recueillir ces cinq mille signatures ou non. Beaucoup se déclarent prêts à apporter leur soutien et à signer la lettre sans révéler publiquement leur identité. En même temps, c’est aussi l’un des outils de dialogue avec les fonctionnaires, ils nous envoient leurs justificatifs d’identité, nous les vérifions », explique Latouchka.
Dans la lettre, les fonctionnaires dénoncent une violation des principes de base de leur travail, inscrits dans la Constitution. Ils exigent la fin des violences, la libération des prisonniers politiques, la poursuite en justice des représentants des forces de l’ordre et l’invalidation des résultats de l’élection présidentielle.
Cinq dossiers relevant de la compétence pénale universelle ont déjà été déposés en Lituanie, et onze autres sont en cours de préparation en Pologne
Un représentant de l’initiative BYPOL, Matveï Koupreïtchyk, dans une interview à la chaîne Le pays pour vivre, a détaillé la situation des forces de l’ordre au Bélarus, les contraintes de travail et les nouveaux projets de BYPOL. Selon Koupreïtchyk, « cinq dossiers ont déjà été déposés en Lituanie dans le cadre de la compétence pénale universelle et 11 autres vont être déposés en Pologne. BYPOL a recueilli des preuves et interrogé des victimes se trouvant en Pologne. Avec le soutien du Centre de solidarité bélarussienne, nous transmettrons prochainement ces dossiers au parquet polonais ».
Aujourd’hui, l’initiative BYPOL a également publié sur Internet la vidéo de l’arrestation de Vlad Sakaloùski et de Kiryl Halanaù, les DJ qui avaient fait passer l’été dernier, lors d’un rassemblement pro-gouvernemental, la chanson Changements de Viktor Tsoï [devenue symbole de la contestation, NdT]. Cette vidéo confirme que Halanaù et Sakaloùski ont été arrêtés par des agents en civil et que ni l’un ni l’autre ne se sont aucunement opposés aux agents des forces de l’ordre et n’ont commis aucun acte d’hooliganisme, alors que c’est pour cela qu’ils ont été condamnés à 10 jours de détention. Cette vidéo réfute totalement toutes les dépositions des témoins de l’accusation devant le tribunal et prouve la fausseté des procès-verbaux dressés par la police.
Un Bélarussien s’est mis tout seul à pousser un bus piégé par la neige à Varsovie – son histoire a été relatée par BBC News
BBC News a diffusé l’histoire d’un Bélarussien compatissant qui a réussi à faire avancer, en le poussant, un bus public coincé dans la neige à Varsovie.
Un journaliste d’une chaîne de télévision polonaise qui faisait un reportage en direct dans une rue de Varsovie enneigée est devenu le témoin fortuit d’une scène insolite. A cause de la neige, le chauffeur n’arrivait pas à faire démarrer son bus sur une petite pente. Un piéton compatissant lui est soudainement venu à la rescousse : Dzmitry Salahoub, d’origine bélarussienne, s’est mis à pousser le véhicule à lui tout seul.
Plus tard, les journalistes ont appris que Salahoub était de Minsk, qu’il était récemment arrivé en Pologne et qu’il gagnait à présent sa vie en divertissant les gens dans le centre de Varsovie, déguisé en ours. Dans la même tenue, il se rend au camp de réfugiés bélarussiens pour jouer avec les enfants et soutenir ses compatriotes.
En guise de remerciement pour son action généreuse, le maire de Varsovie, Rafał Trzaskowski, a remis à Dzmitry une carte d’abonnement aux transports publics pour 90 jours.
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